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XX° siècle

Introduction

L’expansion de la ville s’accélère sous l’effet conjugué de déplacements de populations : exode rural, migrations consécutives aux grands conflits, immigration économique et développement touristique. Les quartiers périphériques se succèdent et se densifient.

Histoire

Le début du siècle voit l’accès au pouvoir du parti radical, associé aux socialistes, qui mène des mutations comme séparation de l’église et de l’état, impôt sur le revenu voté en 1914 - le tout sans grande agitation locale - ou encore liberté de création d’associations votée en 1901, qui permet dès 1903 la création du premier comité de quartier, à Tasdon alors que l’enceinte de Ferry est déclassée en 1909.

Lors de la première guerre mondiale, le Nord et l’Est du Pays sont dévastés mais la cité, base arrière d’approvisionnement loin du front, est épargnée. Son nouveau port de commerce de La Pallice adapté aux gros tonnages et sa liaison ferroviaire en font un point d’entreposage et transit de matériels de guerre, chevaux, carburants et nourritures. Les américains y emménagent, implantent une escadrille d’hydravions et de navires chargés de la protection maritime et sous marine puis en 1917 ajoutent une usine de construction de wagons pour l’approvisionnement des troupes.

En dépit des patrouilles au large et des canons dont sont équipés les bateaux de pêches, les sous marins prussiens parviennent à en torpiller. Mais les plus gros dégâts sont occasionnés par un accident qui survient en 1916 dans une grande usine de production de mélinite à Laleu.

L’après-guerre est marqué par une victoire de la droite en 1919 puis de la gauche en 1924 alors que les mouvements sociaux sont fréquents, dans une ville et un pays économiquement affaiblis, marqués par la mort au front ou la mutilation de nombreux hommes, qui ne peuvent résister à la crise économique et l’instabilité gouvernementale. Le front populaire qui suit marque la création des congés payés ou encore de la SNCF qui ont des conséquences positives pour La Rochelle où les migrations touristiques croissent de même que le trafic ferroviaire et automobile. La Chambre de commerce demande la création d’un aérodrome, autorisé en 1938 et achevé juste avant le début de la seconde guerre mondiale.

L’invasion allemande de 1940 suivie de la percée du front Est, précède la retraite militaire doublée de l’exode civil. De nombreux réfugiés affluent vers la côte en attente de quitter le pays. Des mines magnétiques ennemies larguées au large menacent le port de La Pallice, les écoles de La Rochelle sont transformées en hôpitaux et des camps temporaires sont installés dans les faubourgs pour les migrants.

Quand le gouvernement démissionne et Pétain demande l’armistice, la Rochelle se situe en zone occupée. Certains rochelais sabotent des biens pour ne pas les remettre à l’occupant, représenté localement dès le 23 juin par 20 000 soldats allemands. Le maire Vieljeux refuse de relayer la propagande mais facilite les évasions de résistants. Démis de ses fonctions et expulsé de la ville en 1941, il est arrêté en 1944, déporté puis exécuté à Struthof.

Le site ne manque pas d’intéresser les allemands qui conçoivent le mur Atlantique. La Pallice est optimisé : de nombreux blockhaus et une base sous marine de béton pour l’abri de U-boots sont coulés entre 41 et 43 et l’aéroport sert de base aux détecteurs de mines et escadrilles de chasse qui couvrent cet ensemble. Les bombardements sont donc effectués à plusieurs reprises sur ces établissements par les américains et britanniques. Kommandantur, Kriegsmarine et Gestapo s’installent et les civils, dont plus de 35 000 quittent la ville, endurent comme partout réquisitions et rationnement alors que certains collaborent et que d’autres rejoignent les réseaux de résistance. Le premier captif est fusillé en 1940 mais le plan de la base puis les mouvements du port sont transmis à Londres dès 1942 et les refus de travailler au chantier naval ou sabotages perturbent l’organisation allemande.

Après le débarquement du 6 juin 1944, si les alliés pénètrent le territoire et repoussent les allemands en France comme dans les autres pays, des poches allemandes se maintiennent à La Rochelle, Rochefort ou encore Royan. La cité subit son dernier siège, dont la particularité est que l’ennemi est cette fois-ci à l’intérieur avec moins de 15 000 civils.

En 1944, Schirlitz est affecté à la défense de La Rochelle et Meyer bientôt missionné par de Larminat afin de négocier dans un double but : suppression des poches allemandes mais préservation des civils et bâtiments. Eviter les combats entre FFI assiégeant et allemands encerclés est la priorité. L’accord passé maintient les français au-delà d’un fossé anti char et retient les allemands de déprédation sur les infrastructures, bien que celles-ci soient minées.

Rochefort est libéré en septembre 1944. Royan est rasé à plus de 80% par bombardements alliés en janvier 1945. La Rochelle est libérée sans dommage le 8 mai 1945 par la capitulation de Schirlitz, quand l’armistice est officiellement signé. A la libération, il s’avère que de Terra, en charge du port, a fait saboter les mises à feu des explosifs. En attendant l’aéroport a été intensivement utilisé, liaison entre l’Allemagne et la flotte, pour l’évacuation probable de dignitaires nazis ou de fonds.

Le gouvernement provisoire de la république française succède au régime de Vichy et organise l’épuration, s’oppose à une gérance américaine, accorde le droit de vote aux femmes, créé les bases de l’état providence… rien qui ne concerne particulièrement la vie locale. La magistrature rochelaise est socialiste durant deux ans puis tenue par la droite jusqu’en 1971.

La quatrième république pare à l’économie plombée par les destructions de guerre, sabotages résistants et bombardements alliés et relance la croissance par le rationnement jusqu’en 1949, la nationalisation des secteurs d’énergie et transports et le plan Monnet soutenu par l’aide américaine du plan Marshall puis en 1957 par la CEE. Les velleités d’expansion vers l’Ouest de l’URSS et la création de l’OTAN en 1949, suivies de l’implantation de bases américaines en France dans le cadre de la guerre froide offre une manne pour toutes les villes d’accueil, dont La Rochelle, base arrière désignée par le gouvernement dès 1950.

L’élan économique de cette implantation se poursuit une quinzaine d’année. De Gaulle rompt avec l’OTAN et expulse les bases américaines en 1966 : celle de La Rochelle est fermée en 1964. En attendant des vagues de populations diverses sont arrivées dans la ville, notamment issues des anciennes colonies.

Les chocs pétroliers et les crises économiques et chômage de masse qui s’ensuivent au cours des trente dernières années consomment cette croissance, avec des conséquences assez marquées à La Rochelle en dépit des soutiens présidentiels à l'avancée ferroviaire.

Economie

Le début du siècle voit l’éclosion du tourisme balnéaire, qui offre à la cité une nouvelle opportunité de croissance, favorisé par le déploiement du réseau ferré qui la relie progressivement en pivot des grandes agglomérations que sont Bordeaux, Nantes et Paris via Poitiers. L’organisation de meetings aériens permet également d’attirer les populations curieuses. Un réseau de tramway mû à air comprimé et vapeur, géré par la Compagnie Nantaise, est inauguré en 1901 avec une première ligne unissant Tasdon à La Pallice et dès 1906, la construction d’un nouveau bâtiment est déclaré d’utilité publique pour l’accueil des voyageurs.

La pêche et les transports maritimes surtout avec les comptoirs et colonies se maintiennent et enrichissent les compagnies maritimes. Deux grandes sociétés de pêche s’installent à compter de 1910 près du bassin à flot de La Pallice.

La première guerre mondiale contribue à l’accroissement notable de l’activité, grâce au port de La Pallice. L’implantation en 1917 dans les locaux de la gare inachevée de l’usine américaine de construction de wagons est optimisée après guerre par les Entreprises Industrielles Charentaises, déplacées le long de la ligne dans la banlieue d’Aytré, pour la production de wagons de voyageurs et autorails, puis locomotives et métros.

L’entre deux guerre est du reste une période de mutation économique et de développement de tous les transports.

L’île de Ré est régulièrement liée à La Rochelle dès 1934 par bateau à vapeur et desservie par le bac qui fait la navette entre la pointe de l’île à Sablanceaux sur la commune de Rivedoux et le môle d’escale sis en 1939 à La Pallice. Unique port français au Sud de Brest accessible en pleine mer, il prend son essor : chantiers navals, importation régulière de bois tropicaux des colonies font le renom des ACRP. La pêche se modernise et les chalutiers stimulent l’activité morutière en 1928 alors que les conserveries reprennent de l’importance mais la concurrence et le coût de transport des poissons nuisent à ces activités dans les années 30 et les conserveries sont rapidement délocalisées.

Le trafic automobile se densifie et, si l’engorgement des rues étroites de la vieille ville est insoluble et favorisé par la suppression des octrois en 1919, le déclassement militaire permet de pénétrer l’enceinte fortifiée de Ferry pour ouvrir de grandes avenues. Tout au long du siècle, les aménagements nécessaires se succèdent. Racheté par la ville en 1927, le tramway est remplacé par un réseau d’autobus à compter de 1929.

L’aviation se développe également. Une liaison sanitaire pour les rhétais établie dans les années 20 précède la création en 1933 par des vétérans de guerre soutenus par la chambre de commerce et d’industrie d’un aéroclub complété d’une école de pilotage. En 1938, le gouvernement autorise la création de l’aéroport sur la route de la Repentie, achevé en 1939, aussitôt adjoint d’une école de pilotage et de mécanique.

Les conquêtes du front populaire génèrent les migrations des vacanciers sur les côtes et le climat local, combinaison de douceur et de fort ensoleillement, se prête parfaitement aux villégiatures, sources d’activité accrue dès les années 30. Ces passages sont plus plaisants que ceux des bagnards en transit, dont la déportation vers la Guyane à partir de Saint Martin de Ré s’interrompt en 1938.

La seconde guerre mondiale suspend le développement en cours. L’achèvement de l’aéroport permet une immédiate formation des pilotes mais la rapide défaite française et l’occupation allemande ruinent les perspectives. Seuls points positifs : la Charente Inférieure devient en 1941 la Charente Maritime, à la demande d’exportateurs soucieux de leur image et, surtout, les infrastructures locales ont été ménagées, prémices d’un rétablissement rapide.

La deuxième incursion américaine à La Rochelle en 1950 familiarise avec un nouveau style de vie et dope l’économie. L’état major militaire contribue à l’activité portuaire et l’apport de population au commerce. De nombreux emplois sont créés, toujours insuffisants car la poussée démographique est importante et la ville attractive. Les transports sont toujours développés : en 1957, la SNCF choisit le site pour les tests des premières locomotives diesels-électriques et des lignes aériennes sont établies petit à petit avec Bordeaux, Lyon, Nantes et Paris.

La cité maritime perdure dans l’adaptation de ses infrastructures : l’aéroport est équipé d’une piste en dur en 1961, d’une aérogare en 1966, le môle d’escale relié par un viaduc est agrandi en 1969 et le port des Minimes construit de 1966 à 1971. La pêche est prospère, le rendement accru et une nouvelle source de profit est liée au nautisme. C’est une capitale de la voile qui surgit : les chantiers se distinguent et, dès 1964, voileries et sociétés d’accastillage naissent et le nouveau port de plaisance accueille rapidement la semaine de la voile. Les pertes d’emploi des employés civils des américains qui quittent la France sont également en partie compensés par la construction automobile qui s’implante pour sa part en banlieue puis à La Rochelle.

En 1964, le SIVOM unit La Rochelle à AngoulinsAngoulins sur Mer, AytréAytré, ChâtelaillonChâtelaillon plage, LagordLagord, L'houmeauL’Houmeau, PérignyPérigny, PuilboreauPuilboreau et Saint RogatienSaint Rogatien pour harmoniser les transports, la gestion des déchets, le traitement des eaux usées et la production d’eau potable.

La longue magistrature radicale de gauche de Crépeau, élu en 1971 puis jusqu’à son décès en 1999, marque la ville fortement touchée par les effets des chocs pétroliers des années 70. La récession de 1973 entraîne les dépôts de bilan et le chômage croît jusque dans les années 80-90 où le taux régional est supérieur à la moyenne nationale. Les infortunes s’accumulent : baisse de rendement de la pêche suite à la surexploitation et la concurrence nationale et internationale, fermeture des ACRP et des constructions automobiles…

Sans déparer, la cité opte pour des secteurs viables comme le nautisme, le tourisme et le commerce, complétés des technologies de pointe, sans oublier la culture pour conserver la jeunesse dans la région.

Le tourisme est aiguillonné par le biais de diverses activités culturelles : ouverture en 1960 de l’aquarium agrandi en 1988, festival international du film et grand Pavois en 1973, centre chorégraphique national et Francofolies en 1984, plusieurs festivals de jazz, transformation de l’ancienne bibliothèque en médiathèque en 1998.

Le développement portuaire est important : appontement pétrolier à La Pallice en 1979, aménagement du quai sud et agrandissement du quai céréalier en 1983, création en 1994 du port de pêche de chef de baie pour attirer les bateaux étrangers. En 1988, la création du pont de l’île de Ré au départ de La Pallice supprime les attentes aux bacs. Les sociétés de voileries et d’accastillage se multiplient, le TGV, dont la communauté de communes est un des sites de construction, dessert la ville et la rapproche de la capitale.

La population ne cesse de croître et vieillit. Avec modération car la jeunesse est conservée. Un IUT a déjà ouvert en 1968. Le CRITT lui est adjoint, une école de commerce en 1987, un lycée hôtelier en 1986, l’EIGSI en 1992. Une faculté de droit existe déjà mais le député maire se bat pour qu’une université pluridisciplinaire soit installée à La Rochelle, ce qui est acté en 1992.

La CdV remplace en 1992 le SIVOM, additionné de DompierreDompierre sur mer, La JarneLa Jarne, Nieul sur merNieul sur Mer, Saint VivienSaint Vivien, Saint XandreSaint Xandre et Salle sur merSalles sur mer puis, en 1997 Esnandesd’Esnandes, MarsillyMarsilly et Sainte SoulleSainte Soulle pour expérimenter la taxe professionnelle unique au profit de projets intéressant l’agglomération. La ville, composée de onze comités de quartiers qui participent à leur évolution en liaison avec la mairie, conserve son patrimoine historique et s’oriente vers la maîtrise du développement urbain et la lutte contre la pollution.

Elle inaugure un premier secteur piétonnier en 1970, assure une sauvegarde du centre ville en 1971, privilégie les parkings périphériques au détriment des parkings du centre, remplace les rues bitumées par des pavés ou revêtements gravillonnés et développe un réseau de modes de transports alternatifs : vélos jaunes prêtés gratuitement en 1976, véhicules électriques loués en 1986, passeurs maritimes pour joindre les Minimes au vieux port et le bout blanc. Elle initie en 1997 la journée sans voiture, dépollue des sites industriels abandonnés et obtient le classement en zone conchylicole et le label du réseau Natura 2000.

En outre, les jardins ouvriers se sont intégrés au fil des décennies dans le paysage urbain. Initié à la fin du siècle passé, favorisé par les nécessités des deux guerres mondiales, le concept a abouti à la location d'un premier site rochelais dès 1900 avant d'essaimer dans les différents quartiers.

Plan

Le nombre d’habitants, équivalent au début de siècle à celui qui précédait le siège de 1628, triple presque pour atteindre quelque quatre vingt mille citoyens vers l’an 2000 et devenir l’une des cinquante plus peuplées du pays. Accompagné de la mutation des transports et de l’industrialisation nécessaire à l'emploi, ce phénomène engendre de grandes mutations du développement urbain.

Les marais encerclent encore en partie la vieille ville accessible par les octrois. Dans les récents quartiers des Minimes, de Villeneuve, Mireuil, La Pallice, Port neuf ou encore La Trompette, l’habitat est clairsemé. Si la commune grignote les espaces vierges à sa disposition pour accueillir les immigrés, elle protège et restaure son patrimoine historique : semis épars de bâtisses du moyen-âge à l’époque moderne.

En 1918 carte 1918 Télécharger au format 5500x3000 pixels

Jusqu’à la première guerre mondiale, l’activité est importante dans les deux bassins et les grands travaux d’aménagement visant au développement économique se poursuivent. En 1901, l’embarcadère complète l’équipement de liaison avec l’île de Ré, alors qu’une raffinerie de pétrole et un comptoir linier s’installent. La construction d’une gare monumentale commence en 1910, bien que la guerre de 1914-18 interrompe les travaux et, pour pallier aux distances croissantes des divers points urbains, un tramway à air comprimé est inauguré en 1901 et le pont de Tasdon donne accès au quartier Sud en 1913.

L’enceinte fortifiée, suite au déclassement militaire de 1909, est ouverte à volonté de brèches pour aménager les voies de circulation, en particulier vers l’Ouest et le quartier de la Genette qui commence à se développer, de même que celui de Port-neuf près du château bâti en 1900.

Si les biens et les hommes se déplacent plus aisément, les informations aussi et un PTThôtel des postes, télégraphes et téléphone est ouvert en 1904 à proximité de l’hôtel de ville.

La chapelle sainte annesainte Anne est construite puis celles de saint François d'Assise et de La Pallice, les Charitains acquièrent un couvent, les Lazaristes un presbytère, l’Evêchéévêché trouve sa place définitive en 1906, le séminaire déménage en 1912 et est remplacé par un collège de jeunes filles, des écoles sont construites pour satisfaire aux besoins (Réaumur, Valin) et l’Ecole normale de garçonsécole normale de garçons investit la ville en 1906, alors que l’école normale des filles prend temporairement place dans l’Oratoire qui a servi de première salle de cinéma en 1912. La croix rouge est à la disposition de la population, une Maternitématernité remplace la salle de gésine et la première crèche propose ses services aux familles.

Le café de la paix est transformé en 1901 en un beau théâtre et café spacieux. Théâtre remplacé par une piste de skating puis le cinéma Olympia, alors qu'ouvrent aussi le Pathé et le Familia. Ces lieux de divertissements s'ajoutent aux lieux de rencontre : la Plage de la concurrenceplage de la concurrence installée en 1907 et le casino qui remplace les bains chauds en 1908 près du champ des Régates. Des places ou carrefours sont ornés de statues : celle de FromentinFromentin en 1905, de GuitonGuiton en 1911 face à l’hôtel de ville, une autre encore sur les quais en l’honneur des Héros 1870héros de la guerre de 1870.

La Caserne Mangincaserne Mangin est installée en bordure de Cognehors en 1913 et une petite base sous-marine existe à La Pallice, appuyée de prmeières batteries défensives, de même qu'un hôpital militaire à la Villa RichelieuVilla Richelieu, lorsque la guerre éclate en 1914.

En 1945 carte 1945 Télécharger au format 5500x3000 pixels

L’activité du port continue de croître, l’industrialisation est en cours et les populations des campagnes migrent vers les villes qui se développent pendant l’entre deux guerres.

La Banque de FranceBanque de France quitte ses locaux devenus trop petits et s’installe en 1922 dans un nouveau bâtiment. D'autres banques, une société coopérative ou encore une minoterie attestent une économie vive.

La Garegare n’est achevée qu’en 1922. Une des dernières de style classique, en pierre taillée, vaste, ornée à l’extérieur de sculptures et à l’intérieur de amosaïques, sa tour culmine au-dessus du vieux port. Ces atours et ses quais de voyageurs abrités d’une immense marquise lui valent d'être classée dès 1929. Cette même année, le tramway, pas assez rentable, est abandonné. Il est remplacé en 1935 par un réseau d’autobus.

Le bassin à flot extérieur, agrandi en 1922, devient le bassin des Chalutiers, le Port neuf est réaménagé en 1923 et les travaux du môle d’escale en eau profonde se déroulent dans les années 30, période au cours de laquelle les parcs de la ville sont préservés : le parc CharruyerCharruyer où une pateaugeoire est installée en 1936 pour les jeunes enfants est classé en 1931 alors que le parc DelmasDelmas à l’extrémité du mail est également public.

En 1921, un mémorial est érigé à Saint-Maurice pour les victimes de l’Explosionexplosion de l’usine d’armement. Suit en 1922 un Monument aux mortsmonument aux morts de 14-18 et une statue est dédiée aux Pionnierspionniers de la Côte d’Ivoire en 1937.

Toujours en 1921, le Musée d'Orbignymusée d’Orbigny Bernon s’installe dans l’hôtel d’Orbigny pour exposer l’apothicairerie de l’hôpital Aufrédy, des faïences et porcelaines, souvenirs du siège de 1628 et arts d’extrême Orient.

L’Ecole normale de fillesécole normale des jeunes filles est déplacée vers l’Ouest en 1923, de nouvelles écoles s'ajoutent aux précédentes (Dor, Doumer...), le lycée Fénelon remplace le séminaire et l’Oratoire est remis à disposition de la municipalité. A la Villa Richelieu s’installent successivement la Croix rouge en 1921 et un préventorium en 1922.

Le séminaire quitte définitivement la ville en 1932, l’église saint Nicolas désaffectée devient en 1928 une société coopérative et les Clarisses s’installent au Nord Ouest de la ville.

Le premier HLM est bâti dans les années 20, il n'est pas longtemps isolé. Au cours de la guerre d’Espagne, des réfugiés affluent. Ils sont placés à La Pallice où l’aéroport est bâti en 1939, juste avant guerre. En 1944, les douanes emmènagent sur le port.

La guerre et l’occupation surviennent et retardent l’expansion. Les Allemands placent la Gestapo à la Genette et la kommandantur et le kriegsmarine au centre ville, transforment les bâtiments des Clarisses en prison, le casino en hôpital militaire et greffent dès 1941 l’imposante Base sous marinebase sous-marine sur le port de La Pallice, laquelle a pour eux un rôle stratégique. Ce bunker ets protégé au fil des ans d'une myriade de batteries de défenses : artillerie lourde, réserves de munitions, lance torpilles, fumigènes pour dissimuler le port, ballons captifs et puissants rayons éclairants pour la protection contre l'aviation. En 1945, cet ensemble toujours inachevé est déjà complété côté terre d'un fossé antichar qui court de Port-neuf à la Repentie alors que côté mer, des filets ont été tendus pour protéger des torpilles.

Avant guerre, la chapelle Notre Dame et l'église Saint André et Sainte Jeanne d'Arc ont été élevés. Le Ciratservice de pension des Armées investit après guerre l'ancien hôpital Aufrédy.

En 1970 carte 1970 Télécharger au format 5500x3000 pixels

La population connaît après guerre une véritable explosion. Les paysans viennent occuper des emplois citadins, et les besoins en logements sont importants. Le Corbusier présente un vaste projet. Trop en avance, et trop long compte tenu de l’urgence, il n’est pas mis en œuvre. La Pallice est le premier quartier reconstruit, par nécessité suite aux bombardements et au cours des années 50, les quartiers de Port neuf, saint Maurice et la Trompette sont bâtis dans un souci de praticité.

A Laleu en 1955, l’ église Saint Pierreéglise saint Pierre est élevée pour remplacer l’ancienne église détruite en 1944 par un bombardement allié, le Casinocasino est plus rapidement reconstruit en 1945 et une statue érigée face à la mer la même année en hommage aux Fll FFIFFL et FFI. Très rapidement, le marché aux poissons est déplacé en 1949.

La présence américaine n’est pas étrangère aux créations d’emplois. Ils sont locataires des bâtiments et terrains français, y compris le port de La Pallice, ont une convention avec la SNCF et des contrats avec des sociétés privées et institutions telles que la Chambre de commerce.

Le QG américain est installé dans l’hôpital Aufrédy où le service de pension des armées s’est placé en 1945, avec un hôpital et une maternité, pour ne revenir à l’armée française qu’en 1964. La police militaire s’implante à Laleu, la caserne Jeumont à La Pallice, et des communes avoisinantes sont également mises à contribution : Lagord accueille un terrain militaire et de 1949 à 1952, Croix-Chapeau accueille le plus grand hôpital américain d’Europe.

Bien qu’ils vivent en quasi autarcie, les américains stimulent l’économie comme en témoignent l’activité du terminal américain du môle d’escale ou la présence de la banque american express. Le style de vie est également marqué par l’acquisition de biens électroménagers ou la multiplication de petits cinémas : Trianon, Rex, Familia.

En 1952, l’encanencan est transféré au quai sud du bassin à flot extérieur où les installations sont complétées l’année suivante et l’ancien marché aux poissons devient pour sa part une salle de sport. Les véhicules qui prennent les cargaisons n’encombrent donc plus le centre ville où le kiosque à musique de la place d’Armes est abattu. Les lignes commencent à être électrifiées à partir de la gare. Une Station météostation météo est installée le long de la digue Sud et un marché de gros établi de 1950 à 1962.

La décennie 60 voit l’éclosion de trois quartiers. Mireuil où de grands immeubles sont montés pour les ouvriers et rapatriés d’Algérie et où la ferme est détruite en 1966. Les MinimesMinimes à compter de 1962 dont le portport de plaisance construit entre 1966 et 1971 est encore séparé de la ville par des marais et où l’aquarium ouvre ses portes à la ville en Bois en 1970. Villeneuve-les Salines à compter de 1964.

Une zone industrielle est développée dès 1960, des ponts enjambent le canal pour la fluidité du transit, le marché de gros déplacé de 1962 à 1971, le môle d’escale est agrandi entre 1965 et 1970, le marché de port neuf se développe en 1964, le marché central s’étale sur la place de l’arsenal à compter de 1964.

L'assistance connaît une diversification : un hôpital anti-tuberculeux est ouvert pour les curistes ainsi qu'une maison pour les PEPpupilles des écoles publiques et une dernière Maison de marinmaison de marin, plus imposante, est construite et continue d'accueillir les itinérants de la mer.

Le conseil général s’installe en 1965 et en 1961, la Place de la chaîneplace de la chaîne accueille une ancre et la chaîne qui barrait le port. Un Centre socialcentre social est installé en 1968 et des infrastructures de loisirs se multiplient : une maison des jeunes en 1960 à l’arsenal, la piscine dans le bastion l’année suivante et jusqu’en 1980, une société de régate en 1962.

En 1999 carte 1999 Télécharger au format 5500x3000 pixels

Au cours des années 1970, ce sont les marais que la cité exploite pour les nouveaux arrivants étrangers et employés, tout d’abord au quartier de Villeneuve les Salines, coupé entre la commune voisine de Périgny et celle de La Rochelle. Sur Périgny se développe la zone industrielle, sur La Rochelle les quartiers résidentiels. Les logements insalubres de la Ville en Bois sont démolis et le quartier rénové de même que le Gabut et la ZAC des Minimes, développée et équipée d’une plageplage en 1978.

L’IUTIUT est fondé en 1971, précurseur des services universitairesuniversitaires qui suivent, déplacements successifs de la faculté de droit, EIGSEIEIGSEI, Faculté de sciencesfaculté de sciences et technologies, FLASHFLASH, Institut de gestioninstitut de gestion, Lycée Hôtelierlycée hôtelier et divers services universitaires. La maison de la culture est créée en 1973 dans le théâtre, la société d’archéologie s’installe en 1975 dans l’hôtel Henri II, le Musée du nouveau mondemusée du nouveau monde ouvre en 1978 et le centre de recherche sur les mammifères marins est créé en 1972.

Le lycée Fromentin cède la place à un collège en 1974, l’hôpital de Saint Eloi est agrandi en 1976, un hôtel des postes est approché de la gare en 1978, le marché de gros se déplace sur la commune voisine de Périgny et le pont Jean Moulin, en 1971, dégage le centre ville vers les communes du Sud.

Au court des années 80, deux grands bâtiments sont bâtis. La maison de la culture est déplacée et devient la CoursiveCoursive, dans l’ancienne halle aux poissons rénovée en 1982 et l’Aquariumaquarium déplacé aux Minimes et agrandi en 1988 (il est alors le plus grand d’Europe) après l’incendie de 1986. La première gare inutilisée est abattue et remplacée par un hôtel et les halles et le marché sont rénovés. La chambre de commerce quitte l'hôtel de la Bourse où demeure le tribunal de commerce, un Musée maritimemusée maritime est créé en 1988, le cinéma Dragon ouvert en 1987 et le pont de Pont de l'île de Rél’île de Ré, après de longs débats, aboutit en 1988 et remplace définitivement les transferts par bacs.

La dernière décennie achève la métamorphose des Minimes où les bâtiments universitaires, foyers étudiants et Technoforum s’éparpillent en 1992. La MédiathèqueMédiathèque, accolée à la BUBibliothèque Universitaire est inaugurée en 1998. Elle préserve des archives, propose à la population de multiples médias et complète un réseau de diffusion par bus. Les Archives départementalesarchives départementales et un vaste multiplex cinéma y sont bâtis. En 1994, l’encan est à nouveau déplacé, à Chef de baie où les chalutiers accostent dorénavant et alimentent les mareyeurs. En 1990, le tramway est replacé aux Minimes mais il s’agit d’une ligne de démonstration.

L’IUFM remplace en 1991 l’ancienne école normale des filles. Tout au long du siècle, une pléthore d'établissements scolaires a offert aux plus jeunes citoyens un service de proximité au fil du développement des quartiers, de même que bureaux de postes ou encore mairies annexes. Les nombreuses institutions mises en place au niveau national sont également bien sûr représentées et disséminées dans la ville. Une Statue de générationssculpture est en 1999 installée près de la porte des deux moulins.

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